Il est avec Didier Deschamps l’un des rares entraîneurs à avoir exercé son métier à la fois à la Juventus et à Monaco. Et à la veille de la demi-finale retour de la Ligue des Champions, son rôle d’observateur a encore plus de valeur étant donné qu’il est celui qui a initié le projet russe à Monte-Carlo. Ce n’est donc pas un hasard si La Stampa est allé à sa rencontre avant ce grand match.
Après le 2-0 de l’aller, les bianconeri sont-ils déjà qualifiés ?
« La Juve a fait un pas en avant et je ne pense pas qu’elle manquera cette occasion. Pas en jouant comme la Juve sait le faire en tout cas ».
C’est-à-dire ?
« Telle que je l’ai vue à Monaco : très sûre, experte et convaincue de ce qu’elle voulait. Mais elle devra être concentrée cette fois encore ».
Sinon ?
« Monaco a des joueurs qui peuvent lui causer des problèmes. On l’a déjà vu à l’aller. Je pense à la première occasion de Mbappé, ou à celle de Falcao en début de seconde période. Des joueurs contre qui il faut toujours être attentifs ».
Falcao est arrivé à Monaco en même temps que vous. Quel type de joueur est-il ?
« Un buteur fantastique, avec un flair incroyable, qui se complète à merveille avec Mbappé, un joueur dont le futur s’inscrit dans de très grandes équipes ».
Si on regarde le PSG et City, on se demande si l’argent suffit ?
« Évidemment que non, même si ça aide. Mais le plus important, c’est d’avoir les personnes qui choisissent bien les joueurs : l’argent est ainsi bien dépensé. Donc, comme je le dis toujours, une grande société à la base de tout. Le président, le directeur général, le directeur sportif. Ensuite il y a l’entraîneur et les joueurs. Sans cette structure, tu ne peux pas être au top. C’est ce qu’a fait la Juve ».
La vraie différence va au-delà du terrain ?
« La Juve a recommencé à gagner grâce à un très grande structure au niveau de la société, qui choisit et juge les jeunes et qui construit un socle dur historique, très fort. Il y a deux ans, elle était déjà en finale de Ligue des Champions ».
La Juve a totalement maîtrisé les attaques du Barça et de Monaco. Surpris ?
« Non parce que derrière, elle a des joueurs qui s’entendent parfaitement, qui se comprennent et quand il en manque un, l’autre arrive et ensuite il faut battre le troisième : Buffon. Ils sont très professionnels et respectueux : c’est un exemple à suivre ».
Les Italiens ont toujours été spéciaux dans l’art de défendre ?
« Nous l’étions plus autrefois. Mais nous le sommes aussi dans la tactique : il n’y a pas de championnat plus tactique que la Serie A. Monaco en fait beaucoup moins mais a des joueurs qui peuvent renverser un match ».
Que faut-il craindre le plus dans l’équipe de Jardim ?
« La jeunesse de Mbappé, le sens du but et la malice de Falcao. Et puis Lemar et Bernard Silvo. Et j’ajoute que si Mendy, un joueur qui sait presser à gauche, devait encore manquer le match, ce serait une bonne chose pour la Juve ».
Les bianconeri ont joué deux fois plus de matchs en Ligue des Champions que les monégasques. Quelle importance cela aura-t-il ?
« C’est un gros facteur parce que l’expérience compte énormément. Mais elle ne gagne pas toujours. C’est important mais ça ne fait pas tout. Il faudra surtout une grande concentration ».
Le match nul dans le derby est-il inquiétant ?
« Mais non. Le Toro a fait un gros match, bravo à Mihajlovic. Mais la Juve sait être efficace : un bon ballon et Higuain la met au fond. Maintenant, ils ne penseront qu’à la Champions ».
Elle est favorite ?
« Comme dit Allegri, un pas à la fois. Une fois que le premier pas est fait, il ne reste plus qu’à faire le second ».