Première conférence d’avant match pour le coach Maurizio Sarri, enfin de retour sur les terrains. A la veille de la rencontre qui opposera les Bianconeri aux Viola de la Fiorentina, le nouveau coach de la Vieille Dame nous fait part de ses impressions sur le groupe. Il en profite également pour expliquer des choix qui ont récemment beaucoup fait parler, et partage ses sensations à propos de Higuain, de Matuidi, ou encore de Cristiano Ronaldo.

Bentornato, Mister !

« Pour un entraîneur, être sur le banc et participer aux entraînements, c’est toute sa vie. Je remercie le personnel médical qui a pris soin de moi durant ces vingt jours. Il m’a fait comprendre qu’à ce moment précis, il valait mieux faire un pas en arrière. C’était dur, mais j’ai dû l’accepter tout en étant conscient que le staff se débrouillait parfaitement sur le terrain ».

« Je n’ai pas vraiment l’impression de faire mes débuts parce que j’ai toujours beaucoup participé. Ce sont les médecins qui ont décidé de me tenir loin des entraînements et des matchs par mesure de sécurité. Cependant, j’ai toujours participé et même en déléguant le travail, je me suis toujours senti concerné ».

La force d’un groupe

« Je n’ai jamais dit que la Juve avait de la chance. J’ai toujours dit qu’elle était l’équipe la plus forte. Ensuite, on peut discuter sur un épisode, mais ça fait partie du jeu. Avec le Napoli, il est arrivé que nous perdions des championnats avec dix points d’écart. Quelquefois au contraire, nous étions plus proches, et c’est là que les épisodes ont un poids. Comme je laisse les joueurs se défouler, laissez-moi aussi me défouler après un match ».

« Depuis un mois que je suis ici je me rends compte de la force de cette équipe, qui réside dans l’organisation et dans le mental. Elle ne pense plus à sa victoire dans les 30 secondes qui suivent et se projette sur les prochaines. Transmettre cette mentalité aux joueurs et à l’entraîneur, ça a été quelque chose d’extraordinaire. Elle a une mentalité féroce, et au fil du temps, gagner sera toujours plus difficile, mais ce n’est pas la faim qui manque ».

« Ma mère n’était pas très contente (il rit, ndlr). Ma grand-mère habitait à 500 mètres du stade à Florence. Toute la famille était donc pour la Fiorentina, sauf moi qui étais pour le Napoli. J’ai beaucoup de souvenirs dans ce stade. Malheureusement, je ne revois que le dernier puisque j’y ai perdu un Scudetto. Je dois bientôt remplacer ce souvenir par un autre plus positif ».

Une équipe en quête d’identité

« Je privilégie le fait de donner une identité et un axe qui ne sera pas définitif, mais qui, à ce moment précis, nous donne quelque chose en plus. Nous devons faire face à la difficulté d’avoir des joueurs qui, durant ces derniers mois, ont peu joué. Je parle des blessures de Khedira et de Ramsey, et de l’inactivité de Rabiot. Ces joueurs se retrouvent en difficulté face à d’autres qui ont plus de régularité. L’aspect positif, c’est que ce groupe travaille comme il faut. Je leur en ai parlé hier, et je leur ai dit que jamais au cours de ma carrière je n’avais vu des joueurs travailler aussi bien durant la trêve. Généralement, c’est une période durant laquelle il est difficile de trouver la motivation pour s’entraîner ».

« Je ne suis pas ici pour copier d’autres équipes. Une équipe a une identité personnelle et je ne veux pas aller à l’encontre des caractéristiques de mes joueurs. J’ai parfois vu des choses qu’on avait tenté à l’entrainement, comme dans le dernier match. Cette équipe fera moins tourner le ballon et sera plus physique que celles que j’ai eues précédemment. Je veux que cette équipe suive mes idées de base, mais pas qu’elle devienne une copie d’autres ».

Des blessés, et une condition physique à retrouver

 « Nous avons eu la malchance de perdre Giorgio. Il est l’âme de cette équipe de par son application, son professionnalisme, sa force mentale et sa capacité à motiver ses coéquipiers aussi bien à l’entrainement que pendant les matchs. Ça a été un coup dur pour nous et mon devoir maintenant est de penser à récupérer complètement Rugani et à faire en sorte qu’un futur top player comme De Ligt s’adapte au football italien le plus rapidement possible. Il vient d’un championnat différent, il est très jeune et c’est normal qu’il ait un peu de mal».

 « Ramsey se remet d’une blessure peu banale. Il y a encore dix jours, j’aurais dit qu’il était très en retard sur le plan physique. Il y a encore un petit écart entre lui et ses coéquipiers, mais s’il progresse au rythme auquel il a progressé ces derniers jours, je pense qu’il pourra rapidement retourner à un bon niveau. C’est un joueur technique, il peut aussi être utilisé sur l’aile même si ce n’est pas son rôle et qu’il l’interpréterait avec ses propres caractéristiques. Je le vois plutôt au milieu de terrain ».

« Rabiot n’a pas joué en 2019. Il est arrivé, a fait 15 jours de très haut niveau et puis il a eu une baisse d’intensité sur le plan physique. C’est une chose qui arrive inévitablement aux joueurs qui ne jouent pas depuis longtemps. C’est un garçon très sensible et dès qu’il s’est rendu compte de ses difficultés sur le plan physique, il en a également eu sur le plan mental».

Des choix de composition compliqués et discutés

« J’ai fait un choix qui fait partie de mon métier. Qu’il soit partagé ou non, il fallait le faire. Ça ne me fait pas plaisir, parce que deux joueurs très importants sont concernés, mais ce choix confirme la force de notre effectif. Nous avons beaucoup de joueurs et cela nous oblige à faire ce genre de choix. D’un autre côté, cela veut dire que nous avons un effectif dans lequel un seul joueur est important. En analysant tous les aspects de la chose, on peut dire qu’on a de la chance ».

 « Je dois tenir compte de l’aspect émotionnel et laisser aux joueurs la possibilité de tout faire sortir. Je me confronterai à eux quand la situation sera plus sereine. Je pense être en âge de comprendre certaines réactions ».

« Nous sommes dans une phase durant laquelle l’équipe doit construire une identité forte et c’est là que faire des changements est le plus compliqué. Au Napoli, c’était un choix lié à la compétition que nous pensions la plus abordable, et puis il y avait une différence plutôt claire entre les 14 joueurs principaux et les autres. A Chelsea, nous avions 18 joueurs qui ont dépassé les 2000 minutes sur le terrain, et il y a eu une rotation plus importante. Mais la sensation que j’ai est que nous ne sommes pas prêts à faire énormément de changements. On peut commencer par en faire un par secteur, mais l’objectif est d’avoir 11 joueurs interchangeables ».

Qui entre dans les plans de Sarri ?

« Je suis très curieux de voir Bentancur, et j’ai de bonnes sensations à l’entrainement. Il peut couvrir deux rôles ; il n’est pas spécialisé mais j’ai la sensation qu’il pourra devenir un joueur très important ».

 « Je ne dirai pas qu’Higuain est mon homme de confiance, ça signifierait qu’il ne joue que pour les bons rapports qu’il a avec moi. Au final, Higuain ne jouait jamais à Chelsea, c’est Giroud qui jouait. Higuain s’est bien entrainé et il m’a fait revoir le joueur qu’il était il y a deux ou trois ans, mais il n’y avait rien de personnel dans mon choix. Mandzukic m’a montré quelque chose en moins par rapport à lui et mon choix a été fait. C’est le fruit de choix logiques qui se font à l’entrainement, même si je peux me tromper. Je prends 100 décisions par jour, si je n’en prends que 3 ou 4 mauvaises je peux me coucher heureux. Ce qu’il y a de plus important, c’est que j’ai un pourcentage élevé de bonnes décisions ».

 « Matuidi est important pour nous. Avec son dynamisme et son attention, il a démontré qu’il savait s’adapter au mieux à ce qui se passe devant lui et en particulier aux mouvements de Cristiano. C’est lui qui doit faire la différence. Il est selon moi le joueur le plus fort en Europe, et donc dans le monde, en ce moment. Il doit avoir de la liberté, et cette liberté, ce sont les joueurs qui sont derrière qui doivent la lui donner. C’est dans ce cas précis que Matuidi apporte beaucoup ».

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