Dans sa longue interview accordée à Tuttosport, Szczesny ne s’est pas seulement exprimé sur son parcours à la Juventus. Comment a-t-il vécu sa séparation d’avec son club de cœur, Arsenal? Comment parvenir à rester concentré durant un match où la défense est tellement efficace qu’il est si facile pour un gardien de décrocher? D’où lui vient sa vocation? Toutes les réponses sont dans cette seconde partie d’interview.

Repensez à Arsenal. Est-ce qu’il y a de votre côté de l’amertume pour la manière dont votre parcours là-bas s’est terminé?

«Je suis toujours en bons termes avec les personnes qui travaillent au sein du club. Je suis parti à un moment où j’en ressentais le besoin, et eux étaient disposés à me laisser faire. Mais surtout, c’était le rêve de ma vie de jouer à Arsenal: j’en étais supporter lorsque j’étais enfant. J’ai joué presque 200 matchs, j’aurai peut-être pu faire mieux, j’aurai peut-être pu en faire plus, mais c’est une sensation dingue que de jouer pour son club de cœur. Je suis devenu supporter lorsque j’avais 6 ans. C’étaient les années Henry, Pires… Et Arsène Wenger était déjà là».

De quels gardiens d’Arsenal êtes-vous tombé amoureux?

«D’abord de Seaman, et ensuite de Lehman. J’ai eu la chance de m’entraîner aux côtés des deux. Lehman, en dehors du terrain, était quelqu’un de très tranquille. Mais une fois sur le terrain… Il avait trouvé le moyen d’avoir un véritable impact sur son équipe. J’ai beaucoup appris de lui. Au début, comme j’étais très jeune, je me comportais un peu comme lui sur le terrain. Mais ensuite, j’ai changé. En prenant un peu de Lehman et un peu de Buffon, j’ai trouvé mon propre équilibre».

Vous vous ennuyez lors des matchs où vous n’avez rien à faire pendant 90 minutes? Comment restez-vous concentré?

«Ce sont les matchs les plus difficiles. La fatigue mentale arrive après trente minutes sans toucher le ballon. Il faut être fort mentalement pour rester dans le match».

Vous avez un moyen particulier pour entraîner votre concentration?

«Oui, il y a deux ans j’ai commencé à faire de la méditation. J’en fais souvent avant le match, que ce soit dans le bus ou dans les vestiaires. Ça m’aide beaucoup à me concentrer. Ces exercices me servent à penser au présent: ma tête doit être libérée de tout ce qu’il s’est passé et de tout ce qu’il se passera. Il n’y a que comme ça que l’on peut jouer au top pendant 90 minutes. Je pense seulement à deux choses: où est le ballon et où se trouvent mes coéquipiers. Vous savez, quand j’étais plus jeune, il y a même seulement trois ou quatre ans de cela, quand le ballon était loin je me distrayais. Je pensais à mes jeux vidéos. Et ça, ça ne va pas. Maintenant par exemple, j’arrive à m’isoler et à ne pas voir ni entendre les supporters autour de moi. Pour moi, jouer à Wembley ou à Frosinone, c’est pareil. Je ne pense qu’à organiser la défense et je parle beaucoup même si à la Juve, chacun sait ce qu’il doit faire».

Vous avez parlé de méditation, mais la musique vous aide-t-elle aussi?

«Je crois que la musique aide tout le monde. Tous les joueurs en écoutent avant les matchs. Et puis vu que ma femme est chanteuse, c’est devenu une passion pour moi. Quand elle crée une nouvelle chanson, je dois savoir lui dire pourquoi elle me plaît ou pas. La musique est toujours présente chez moi, je joue du piano pendant que ma femme chante. Ça m’aide à me détacher du foot».

Quelle musique écoutez-vous?

«Nothing But Thieves, puisque ce sont mes amis. Deux d’entre eux supportent Arsenal. Je n’écoute pas trop de musiques connues, je préfère me concentrer sur les choses que moi seul connaît. Sinon, j’aime bien James Arthur qui est un autre de mes amis».

Quand votre femme part en tournée, vous la suivez?

«D’habitude, quand je joue tous les trois jours, elle part en tournée et quand j’ai une semaine de libre elle reste à la maison. J’aime le fait que ma femme ait sa propre carrière, ses propres passions, qu’elle ait une vie en dehors du foot».

Quand vous étiez petit, vous rêviez d’être musicien?

«Oui, mais si vous écoutiez ma voix vous comprendriez que c’est difficile. Et puis quand j’étais enfant, j’étais bon au foot, c’était clair que ça allait être ma voie. Mais mon rêve, c’était d’être musicien».

Vous avez tout de suite été gardien ou vous avez joué à d’autres postes?

«J’ai joué six mois en tant qu’attaquant mais j’étais vraiment mauvais. Mon père était gardien et moi j’étais plus grand que les autres donc…Au début, ça ne plaisait pas. Je voulais marquer des buts, je voulais être le héros. Et puis au fil du temps, être différent des autres, me trouver loin du but, ça a commencé à me plaire. Tous les gardiens sont un peu spéciaux. Certes, nous sommes un peu fous, mais nous sommes uniques. Mon grand rêve reste tout de même de marquer un but. Quand j’ai vu Brignoli, j’y ai pensé! Ce serait vraiment énorme, et puis si le gardien marque un but, ça prouve qu’il est décisif».

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