La Juve semble déjà avoir atteint le top de sa forme. Trop beau pour durer ?
Si vous suivez la Juve depuis un certain temps maintenant, vous ne pouvez qu’aimer le jeu pratiqué depuis le début de saison. Peu importe pourquoi vous êtes Bianconeri, vous serez d’accord pour dire que nos matchs ont toujours les mêmes schémas : difficile pour les grands clubs de nous battre et difficile de battre les plus petits clubs. Ce qui fait la force de la Juve, c’est sa capacité à toujours être présente lors des grands rendez-vous et gagner des matchs sans produire de grandes choses. Depuis qu’Allegri est notre entraîneur, une phrase revient chaque année : « engranger le plus de points possibles et être prêt en mars ». Jusque-là, difficile de donner tort au coach, car les vérités d’octobre ne sont pas celles de mai dans le football. Sauf que, nous n’avons perdu aucun match depuis le début de saison toutes compétitions confondues et que, au-delà du bilan comptable, c’est la qualité du jeu qui étonne. Alors, loin de moi l’envie de faire partie des supporteurs pessimistes que nous comptons en nombre dans notre communauté, mais il faut avouer que nous ne sommes pas habitués à avoir le beurre et l’argent du beurre, aussi vite. Par conséquent, est ce qu’être si bon aussi tôt est une mauvaise chose ?
Tout d’abord, quelle est pour vous la dernière fois que vous avez vu la Vieille Dame jouer aussi bien ? Pour ma part, le meilleur souvenir que j’ai reste la période janvier-avril lors de la saison 2014-2015. Nous avions à l’époque un duo Tevez-Morata au top avec une complémentarité impressionnante, ainsi qu’un milieu Marchisio, Pirlo, Pogba et Vidal. Mis à part ça, nous avions aussi certains matchs références comme Bayern – Juve en 2016 en ligue des champions, mais nous savons tous comment ça s’est fini. D’ailleurs, parlons-en, l’objectif numéro un reste cette fameuse coupe d’Europe qui nous échappe depuis un moment maintenant. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant, nos performances nous ont fait rentrer un peu plus dans la liste des favoris année après année, en sachant qu’il faut attendre les dernières secondes ou la finale pour nous sortir. Cependant, malgré un esprit irréprochable de l’équipe, nous avons toujours eu un manque par rapport aux clubs qui nous ont éliminés, que cela soit les blessures de joueurs-cadres ou un effectif qui n’était pas au même niveau qu’eux.
Comment changer ça ? Renouvellement d’effectif, départ des cadres historiques et mercato XXL sont les bases de cette nouvelle saison. La Juve peut se permettre de payer Ronaldo, d’avoir des joueurs comme Costa blessés ou exclus, de mettre Dybala sur le banc un certain temps ou tester toutes les compositions possibles. Adaptation ? Elle n’aura même pas pris plus d’un mois et l’équipe tourne déjà comme sur des roulettes. Des obstacles se sont dressés devant nous pourtant ! Nous avons joué un match européen à 10 pendant 60 min et nous avons vite été menés contre Naples lors du match pour la première place par exemple. Le constat est loin d’être le même pour les autres cadors : ce n’est ni le Barca, ni le Real ou encore l’Atletico, mais Séville le leader en Liga, le Bayern vient de perdre la tête après une nouvelle défaite et pour finir, Manchester City, Liverpool et le Paris Saint-Germain ont beau être au top en championnat, les matchs européens ont posé problème. Le tifoso qui est en moi me dit que nous sommes tout simplement très forts et que nous sommes tout simplement imprenables.
Sauf que le pessimisme revient très vite au premier plan. Bien sûr que nous avons encore des choses à travailler et que nous ne sommes pas en surrégime, bien sûr que nous avons montré des choses impressionnantes depuis le début, mais jusqu’à quand ? Lorsque nous avons affronté Valence en Ligue des Champions, nous avions affaire à une équipe qui n’avait toujours pas gagné de match. Lorsque nous avons battu Naples, c’était une toute nouvelle tactique qu’Ancellotti avait mise en place. Avoir gagné un Sassuolo en pleine forme et deuxième du championnat a l’instant T n’est pas un exploit insurmontable en soit. Le calendrier n’a pas été facile non plus, mais nous n’avons pas encore eu de combat digne de ce nom pour le moment.
Alors que faire ? Je suis partagé entre la satisfaction du jeu et du résultat qui est en adéquation parfaite depuis le début, et la mise en garde permanente qui me fait dire qu’il y a encore beaucoup de matchs et que nous n’avons pas eu de vrais défis. La chose qui est certaine, c’est que la Juve cherche à grandir sportivement, qu’après tous les objectifs que nous avons remplis, elle cherche coûte que coûte ce Graal européen. Pour cela, il faut changer encore certains petits détails qui nous permettront d’arriver au bout. Travailler, dominer, gagner : sont les mots d’ordre. La Vieille Dame se débrouille plus que bien, on espère juste que cela continue ainsi.
Et vous, qu’en pensez-vous ?