Tandis que la reprise de la Serie A se dessine, on vous propose de faire un petit saut dans le passé en compagnie de celui qui fut l’un des meilleurs buteurs de la Vieille Dame dans la course au Scudetto, le premier d’une longue série après des années de galère marquées par la descente en Serie B. Mirko Vučinić s’est exprimé il y a quelques jours aux micros de Sky Sport, revenant sur l’ensemble de sa carrière italienne et en particulier sur son passage victorieux à la Juventus.

« Une machine de guerre »

Retour, donc, à la saison 2011/2012. Après cinq saisons passées sous les couleurs de la Roma, l’attaquant monténégrin s’engage avec la Juventus de Conte, animée d’une envie de retrouver les sommets de la Serie A.
« Quand je suis arrivé à la Juve », raconte Vučinić, « j’avais derrière moi pas mal de matchs avec la Roma. Tout devient alors plus facile. Et puis je suis entré dans une machine de guerre, si l’on peut dire. Ceux qui nous affrontaient avaient peur de nous. Peut-être pas au début, mais ensuite, au moment de nous affronter, ils avaient peur. Et puis Conte a réussi à nous faire devenir une machine de guerre à tous les niveaux ».

A l’époque, peu de gens sont convaincus par cette machine de guerre. Le buteur monténégrin estime toutefois qu’un match, disputé en début de saison, marque un réel tournant. « Je pense que c’est le moment où on a affronté le Milan à domicile. Ils étaient largement supérieurs à nous. Quand on a joué contre eux, ça nous a donné un élan incroyable. Ca nous a permis de croire en nos moyens, de croire qu’on pouvait remporter le titre. Personne n’y croyait au début, et puis, peu à peu, briques après briques, on a construit quelque chose de magnifique ».

La victoire 2-0 sur le tenant du titre marque le début d’une ère victorieuse à laquelle Mirko Vučinić participera activement pendant trois saisons. Sacré meilleur buteur de la Juventus en championnat à la fin de sa deuxième année en bianconero, celui qui était surnommé « Zorro » a également marqué les esprits en raison de cet échange manqué avec l’interiste Fredy Guarin l’année suivante.
Alors que le colombien est en forme à l’Inter, le numéro neuf de la Vieille Dame souffre de la concurrence, ainsi que de blessures récurrentes. A ce propos, le monténégrin confie : « il ne manquait que la signature qui n’est jamais arrivée. Je suis content de ce qui s’est passé. Je ne sais pas ce qui serait arrivé si j’y étais allé, je ne sais pas ce que j’y aurais trouvé ni comment tout se serait terminé. Par la suite, je suis allé à Abu Dhabi pendant trois ans et je m’y suis vraiment plu ».

Des joueurs à part

Aucun regret donc pour Vučinić et sa carrière bien remplie, au cours de laquelle il côtoie de très près de grands champions parmi lesquels Francesco Totti et Alessandro Del Piero. « Je ne sais pas quoi en dire, il suffit de prononcer leur nom et on a déjà tout dit. C’est le football, c’est de la poésie. Ce sont des professeurs, ils ont une manière incroyable de toucher le ballon, de le contrôler, ils sont différents des autres. Ce sont de vrais phénomènes et ce n’est pas à moi de le dire. J’ai eu la chance de jouer avec les deux et un jour, je pourrais le raconter à mes enfants. Ce sont deux leaders, aussi bien sur le terrain qu’en dehors. S’ils ont été capitaines pendant toute ces années, ce n’est pas seulement parce qu’ils étaient forts, mais parce qu’ils avaient un poids dans le vestiaire et sur le terrain ».

En parlant de joueurs hors-pair, Vučinić aurait peut-être un conseil à donner à la Vieille Dame : « en ce moment, ils ont un attaquant comme Cristiano Ronaldo. Mais si vraiment je devais leur conseiller un attaquant à la hauteur pour le futur, je dirais à la Juve de prendre Mbappé, même si je ne suis pas sûr que les parisiens soient disposés à vendre un joueur aussi génial. Il faudra attendre longtemps avant de revoir un joueur comme lui. Il montre déjà tellement de choses à son âge ».

Vers un retour en Serie A?

Mirko Vučinić a depuis tiré sa révérence. Il annonce sa retraite en 2017 avec un goût amer, freiné dans ses ambitions par les blessures répétées. Cependant, l’ancien buteur âgé de 36 ans ne manque pas de projets et songe même à devenir entraîneur.
« J’essaie d’obtenir la licence. J’aimerais bien entraîner les équipes dans lesquelles j’ai évolué. Je les porte toutes dans mon cœur, même si j’ai une préférence pour Lecce puisque c’est le club qui m’a permis de devenir ce que je suis, et que je lui en suis reconnaissant. Il est encore tôt, et ce qui compte c’est d’abord d’obtenir la licence ».
«Je ne ressemblerai certainement pas à Zeman, parce que je crois que peu de gens résisteraient au fait de travailler comme il le fait. Il travaille beaucoup. Tous les entraineurs m’ont apporté quelque chose et si j’arrivais à les égaler ne serait-ce qu’à 30%, je serais très heureux ».

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